Relais Bébés de l'association, Alimentation solidaire -134, Rue Armand Dutreix 87000 Limoges
Association caritative à but non lucratif. Reconnue d'intérêt général N°087720103003.
Habilitées à recevoir des contributions publique destinées a la mise en oeuvre de l'aide alimentaire ( Arreté n° R75-2017-11-21-004 ).
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MOT DU PRESIDENT FONDATEUR
Pourquoi j’ai décidé de créer l’association S.O.S. Bébés 87 en septembre 2005.
Tout simplement après avoir vu une étude de 2004 de l’INSEE et des Caisses d’Allocations Familiales de la région qui annonçaient des chiffres effrayants à mes yeux sur la pauvreté dans laquelle vivait des milliers d’enfants en Limousin. Comment rester insensible quand on sait que sur 720 000 personnes que compte le Limousin, 87 000 vivent sous le seuil de pauvreté dont 33 800 enfants à charge. 18 %des enfants vivant en Limousin résident dans un foyer à bas revenus, un nombre qui a augmenté de 4 % depuis 2000, soit au même rythme que la population en Haute Vienne. 25 % des enfants d’allocataires de la C.A.F. sont concernés. Toujours selon cette étude, plus de 12 % de la population régionale vit sous le seuil de pauvreté (735 € pour une personne seule 1 325 € pour un couple. Le chiffre des enfants d’allocataires vivant dans des familles en dessous du seuil de pauvreté atteint 34 % à Limoges. La situation s’est largement détériorée en Haute Vienne avec une augmentation de 9 %, soit 1 176 enfants de plus. On peut noter aussi toujours selon cette étude que 42 % des enfants du Limousin concernés en 2004 par la pauvreté, étaient les mêmes qu’en 2000 et la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Ces enfants sont dans cette situation depuis 5 années consécutives. Plus de 4 enfants sur 10 sont donc élevés par des allocataires connaissant des difficultés financières persistantes. A Limoges, des quartiers comme à la Bastide, les Portes ferrées, Beaubreuil, les Zup de l’Aurence, Corgnac, le Vigenal, connaissent les plus grandes difficultés, certains quartiers du Centre Ville sont également des "poches de pauvreté très marquées" mais les villes et villages du département sont elles et eux aussi concernés par cette situation dramatique. Prés de la moitié des enfants vivant dans des familles à bas revenus sont à la charge de familles monoparentales. 17,3 % des enfants vivent dans des familles monoparentales avec deux enfants, et pratiquement 14 % avec un seul enfant. Il est indéniable que la monoparentalité est un élément aggravant de la pauvreté. En 2004, 41 % des enfants de foyer à bas revenus étaient à la charge d’un allocataire bénéficiaire d’un des trois minima sociaux (R.M.I. - A.P.I. - A.A.H.) et ce taux est en augmentation depuis. La précarité se manifeste pour ces mamans, bien souvent par des difficultés quotidiennes pour faire face aux dépenses régulières, mais aussi pour faire face pour certaines à une multitude de factures impayées. Bien souvent à la solitude morale et sociale à laquelle sont confrontées ces mamans, s’ajoutent l’absence d’espoir, de perspective et le sentiment pour elles de ne pouvoir s’en sortir et d’être d’une façon inexorable dans l’exclusion, de n’exister et de n’intéresser personne. Un bon nombre de ces mamans sont en souffrance morale et même parfois physique. Cela doit être dur pour une maman de devoir venir demander de la nourriture pour son bébé alors qu’elle lui a donné la vie, quoi de plus triste pour elle que de ne pouvoir subvenir correctement à la nourriture et à l’hygiène de son bébé. De nombreuses mamans en situation d’exclusion restent silencieuses et n’osent pas se faire connaître, sûrement par pudeur ou par dignité. Les papas dans tout cela, on les voit très rarement, voir quasiment pas très peu font la démarche. Je pense que nous devons nous rappeler et ne jamais perdre de vue quelques mots très important à mes yeux "entraide, solidarité, écoute, soutien" cela doit être des mots d’ordre mais aussi et surtout des valeurs indispensables que chacun de nous doit avoir à l’esprit dans cette société où tout est fait pour créer l’individualisme et laisser des familles sur le bord de la route dans l’indifférence quasi collective. Ces chiffres d’enfants vivant dans la précarité m’ont touché et bouleversé, rester sans rien faire pour moi était impossible, il fallait absolument que je fasse quelque chose pour ces enfants. En créant cette association, j’ai voulu faire en sorte que plus jamais des bébés et jeunes enfants ne soient victimes d’une situation de précarité qu’ils subissent et qu’ils n’ont pas choisie mais surtout pour qu’ils grandissent dans des conditions un peu meilleures. Aujourd’hui l’association compte 76 bénévoles qui comme moi ont cru à cette merveilleuse chaîne de solidarité pour les bébés et jeunes enfants. Mon plus grand souhait pour l’avenir est qu’il n’y ait plus d’enfants qui manquent de nourriture et qui ne vivent plus dans cette précarité qui les prive de tout ; "qu’ils vivent heureux" et qu’il n’y ait plus besoin de notre association. C’est un rêve, se réalisera-t-il ? Cela est moins sûr malheureusement. Alors j’ai un deuxième souhait, que partout en Limousin et ailleurs où les enfants souffrent de la précarité se créent des associations comme la nôtre.